Georges Simenon, 20 ans déjà…

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Georges Simenon est mort le 4 septembre 1989. Vingt ans après la dispersion de ses cendres dans son jardin, l’énigme de son œuvre, l’une des plus lues et des plus commentées au monde, demeure intacte.

Pierre Assouline, critique et spécialiste de l’univers simenonien, romancier, biographe et blogueur (son blog, La République des livres, fait partie des sites les plus suivis de la Toile) a entamé un travail gigantesque, une recherche minutieuse, en relisant, en revisionnant, en réécoutant tout Simenon afin de nous livrer un autre Simenon, plus proche de ce qu’il fut vraiment dans les diverses biographies connues jusqu’à présent.

Autodictionnaire Simenon (Paris, Omnibus, 810 pages-26 €) se présente sous la forme classique du genre, avec de multiples entrées classées par ordre alphabétique. Elles peuvent être des entrées académiques (France, Vie littéraire, Droits d’auteur, Pipe, Maigret, Livres de chevet, Vieillesse, Pedigree, Congo belge) aussi bien que des entrées plus subjectives (Mimétisme, Humilité orgueilleuse, Madeleine), critiques (Druon, Michaux, Sartre), autocritiques (Nobel, Mère, Marie-Jo Simenon) et surprenantes (Casanova, Golf, Proust, Raretés, To be on the wagon… ).
Mais l’originalité de cet ouvrage tient au fait que toutes les définitions contenues dans ces entrées sont de la plume de l’écrivain lui-même car elles sont puisées dans ses livres (fictions ou essais), dans sa correspondance, dans ses interviews, dans ses conférences et dans ses articles.
Ce peut être deux lignes, vingt lignes, deux pages, c’est selon. Chaque entrée contiendra obligatoirement la mention de sa source.
Rien d’extérieur, rien qui ne soit de la plume ou de la bouche de l’écrivain.

Cette somme d’extraits nous présente dès lors l’écrivain tel qu’en lui-même, nous éclairant notamment sur sa relation avec le commissaire Maigret, nous évitant les pièges qui consiste à attribuer à l’auteur les pensées de ses personnages ou encore nous dévoilant la souffrance indicible de sa relation avec Henriette Simenon, sa mère.

Bref, voilà un dictionnaire qui touche ses lecteurs et que je vais me procurer de ce pas !